Compilation d'Auteurs presque morts
Comme Sylvain et moi on a fait ce blog dans le seul et unique but d'en mettre plein la gueule à notre troisième copain, et que ça risque d'être un peu violent, je voudrais d'hors et déjà rétablir l'équilibre en parlant un peu de notre chef (je ne donne pas de nom parce que nous nous sommes mis d'accords pour respecter les individus)
Sylvain, donc, n'est pas de notre génération. J'ai compris ça depuis que c'est lui qui choisi la musique que nous écoutons. Ça avait plutôt bien commençé, puisque son premier choix fut de nous faire écouter le Requiem de Mozart, dirigé par Karl Bohm, et que Mathieu a tout de suite reconnu la bande originale de Cliffhanger, ce qui lui a valu d'être choisi pour tenir la rubrique culture du blog. Conscient de la fracture abyssale qui venait de se créer, Sylvain a donc très vite décidé de revenir à un choix plus classique...
J'ai eu l'occasion de voyager au Pérou il y a de cela quelques années, et j'ai pu me rendre compte des dommages créés par la génération des années 70, qui, cherchant un refuge au sinistre capitalisme de l'occident, est allée pourrir une grande partie de l'Amérique Latine, laissant à ses habitants quelques idées reçues insupportables pour les générations futures, comme celle qui veut que tous les occidentaux aiment les tapis en poils de lama et les bonnets Incas, et ne supportent 10 heures de bus en haute montagne qu'à la condition qu'un Bolivien lui joue durant tout le trajet l'intégralité de l'oeuvre de Simon and Garfunkel à la flûte de pan.
Je pensais donc que cette génération avait depuis mesuré l'étendue de ses méfaits, et décidé de rester dès lors bien tranquilles en jouant à la version PC de Pacman aux heures de bureau, étant pour la plupart devenus chefs d'entreprise à leur retour de Calcutta.
Hier, Sylvain m'a prouvé le contraire. Non qu'il appartienne à cette génération pleine d'idéaux, qui donne d'ailleurs les meilleurs directeurs de collections. Non, Sylvain appartient visiblement à la génération suivante, celle qui achète aujourd'hui des 504 Peugeots à prix d'or, écoute Michel Fugain en versant une petite larme, tout en gardant bien en évidence un disque de NTM afin de se rassurer sur son âge, et qui ne pirate Simon and Garfunkel qu'au titre de la copie privée, puisqu'elle conserve dans un carton l'intégrale en vinyl. Tout cela me porte donc à croire que Sylvain a peut-être un jour arboré fièrement un pantalon moulant, une veste en jean avec dans le dos la pochette d'un album d'Iron Maiden, les bracelets à clous de Mötley Crue et la coiffure de Patrick Edlinger ou, vu sa nature de cheveux, de Rod Stewart.
Je suis donc à même d'affirmer aujourd'hui que si Sylvain est à ce point réfractaire aux religions de tout poil, c'est tout simplement parce que durant une bonne partie de son enfance, il été forçé, par ses oncles et tantes, à écouter en boucle les Poppy's et Cat Stevens.
B